Dans les trois premières chroniques autour de la COP 21, nous nous sommes attachés à faire l’état des lieux. Mais hormis les décisions prises par nos gouvernements dans l’accord qui doit être finalisé avant la clôture de la COP 21, n’avons-nous pas une responsabilité en tant que citoyens, en tant qu’habitants de notre planète Terre ? Sommes-nous ou serons-nous ceux qui peuvent changer le monde de demain ?
Plusieurs personnes habitant cette maison commune qu’est la Terre ont entrepris des actions locales, ou ont une réflexion devant aboutir à sauvegarder la Terre et si possible sauver les millions de personnes impactées par le réchauffement planétaire, par la pollution ou par notre système actuel d’exploitation des ressources.
Si chaque humain fait un geste en ce sens, l’enchaînement de tous ces actes entraîne une rivière, un fleuve, une vague qui pourra demain changer les choses. Non seulement ces actions peuvent réguler le réchauffement climatique d’origine humaine mais elles peuvent aussi créer un mieux-être, un mieux-vivre pour chaque habitant de la planète. La tâche peut sembler ardue mais ce battement d’ailes appelé l’effet papillon, que nous pouvons faire à notre échelle, a une grande répercussion si le geste est répété, re-répété, amplifié par le nombre total de personnes entrant en action. Le film, DEMAIN, sortie en salle le 2 décembre 2015, réalisé par Cyril Dion, co-fondateur du mouvement Colibris avec Pierre Rabhi et Isabelle Desplats, et l’actrice réalisatrice Mélanie Laurent, se penche sur les solutions qui sont apportées ici et là sur notre planète.
Alors que l’humanité est menacée par l’effondrement des écosystèmes, Cyril, Mélanie, Alexandre, Laurent, Raphaël et Antoine, tous trentenaires, ont exploré le monde en quête de solutions capables de sauver leurs enfants et, à travers eux, la nouvelle génération. A partir des expériences les plus abouties dans tous les domaines (agriculture, énergie, habitat, économie, éducation, démocratie...), ils vont tenter de reconstituer le puzzle qui permettra de construire une autre histoire de l’avenir. » Durant l’année 2013 ; ils ont parcouru dix pays à travers le monde pour récolter ces initiatives qui peuvent changer le monde de demain.
« L’être humain est tellement ingénieux, tellement créatif. Nous pourrions faire des choses extraordinaires, mais pour ça nous avons besoin de nous raconter ces histoires. Avoir une vision, raconter une histoire, c’est comme de jeter devant soi un tourbillon qui vous entraîne... » Rob Hopkins
Rob Hopkins, le fondateur du mouvement de la Transition, Vandana Shiva, Thierry Salomon (NégaWatt), Nick Green, l’un des fondateurs des Incroyables Comestibles, Emmanuel Druon (Pocheco) ont tous adoré DEMAIN. Rob veut l’utiliser dans les 50 pays où son mouvement est présent comme un outil d’éducation et de mobilisation. A la COP21, Vandana Shiva a proposé à Ségolène Royal, ministre de l’écologie, d’utiliser le film comme un programme pour changer la France. Les spectateurs qui ont vu le film DEMAIN ont toujours la même réaction :
« on sort avec une pêche d’enfer, de l’espoir, l’envie d’agir... ».
Et si montrer des solutions, raconter une histoire qui fait du bien, était la meilleure façon de résoudre les crises écologiques, économiques et sociales, que traversent nos pays ? Des exemples que nous pouvons reproduire à notre échelle ? Certainement ! Et sur le site du film DEMAIN, cinq actions de tous les jours qui peuvent vraiment faire une différence nous sont présentées. A côté de ces actions individuelles, des actions collectives et politiques peuvent être entreprises. A l’heure où tant de nouvelles déprimantes nous accablent, bon nombre de personnes veulent trouver des solutions ! Etes-vous prêt à vous engager pour demain ?
En juillet 2015, lors de la deuxième édition de « Une semaine au Jardin » organisée à Aubenas (Ardèche) par l’association Myrte et Papyrus, Éric Lemaître a donné une conférence « Quelle écologie pour demain » qui a conduit les participants dans une réflexion sur nos lendemains. Socio-Economiste, enseignant dans une école d’ingénieurs, Éric Lemaître est l’auteur d’un essai sur l’anthropologie biblique. Sa vision de la société est celle d’un monde commun qui retrouve le sens du mot sobriété face à des empires consuméristes qui annihilent l’homme, l’atomisent. Éric défend une idée d’une société à hauteur d’homme, à hauteur d’un jardin.
Jean et Hélène Bastaire, décédés respectivement en 1993 et 1992 ont été les précurseurs de l’écologie chrétienne. Fervent défenseur de la création avec son épouse, Jean Bastaire a écrit les prémices d’une théologie de l’engagement écologique, largement méconnue mais qui ont posé les bases de l’écologie chrétienne à travers une lecture renouvelée de l’Epitre aux Romains. Il pose ainsi les fondements d’une théologie de l’engagement écologique. « Il a mis l’accent sur un aspect de la foi qui est complémentaire de la mise en valeur de la personne humaine », a appuyé Mgr Marc Stenger, évêque de Troyes, proche de cet homme.
L’essence de ce travail précurseur se retrouve aujourd’hui dans deux mouvements : l’Ecologie Humaine, courant qui entend coopérer au changement de la société par la diffusion de la bienveillance, en aidant chacun à prendre des initiatives au service de la personne, dans tous les domaines d’activités ; et Ethique Chrétienne dont le fondateur Alain Ledain est passionné par la question de l’engagement du chrétien dans la cité, dans l’objectif de construire une éthique sociale chrétienne et d’éveiller les consciences.
Pour ceux qui veulent aller encore plus loin dans les solutions de demain, sachez qu’il y a des lieux aussi où vous pouvez vous former tels la Ferme de Bec Hellouin pour la permaculture ou l’organisation A Rocha présent dans 19 pays pour la préservation de la nature… Mais sans attendre commencez à agir, chez vous, autour de vous.
Dans une histoire racontée par les enfants, pour sauver la Terre, les enfants ont représenté une terre, sur laquelle des humains de toutes couleurs, de toutes tailles formaient une chaîne humaine. Mais celle-ci était cassée à trois endroits afin de permettre à ceux qui ne sont pas convaincus que l’amour est nécessaire pour vivre dans notre monde d’entrer dans la ronde, à ceux qui risquent de perdre leur terre avec la montée des eaux de venir aussi dans la ronde, et le troisième pour ceux qui ne sont pas encore nés afin de trouver une belle planète pour vivre demain.
Ainsi chaque humain a sa place dans cette chaîne humaine fraternelle tout autour de la Terre pour changer notre demain. Faisons notre part !
Nathanaël Bechdolff